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Je ne sais pas quel optimisme délirant, quelle drogue naturelle me pousse à croire, à chaque marche de maturité franchie, que je ne ferai plus d'erreur, ou que des petites, ou que des moyennes rarissimes.

Que je ne serai plus jamais furieuse contre ma fille.

Que je ne dirai plus jamais de mot qui blesse à personne.

Que je ne décevrai plus jamais qui que soit.

Que je ne me brouillerai plus avec ceux que j'aime pour des broutilles, ni même pour du grave, d'ailleurs.

Que je ne louperai plus jamais un seul anniversaire de mes cousins, mes potes ou leurs mômes.

Que je ferai mieux la prochaine fois.

Je n'ai pourtant pas le sentiment d'être à la poursuite de la perfection féminine ni maternelle, et je souris assez facilement de mes conneries au quotidien.

Mais voilà, parfois, je fais encore des erreurs.

Plein, putain.

Et même des un peu grosses, parfois.

J'en ferai encore.

Je voudrais ne jamais faire d'erreur quand cela concerne mon bébé qui n'en est plus un.

 

Je voudrais te protéger de tout, tu sais ?

Je voudrais trop te protéger.

Alors que tu es tellement forte, tellement différente de la petite fille que j'étais, tellement toi.

J'espère que tu me pardonneras mes erreurs, qu'elles ne seront pas des obstacles en travers de ta route.

En échange, je te promets le droit à l'erreur, le droit de te tromper, et de recommencer.

Le droit de nous détester mutuellement, parfois, quelques secondes, quelques minutes, quelques heures.

Juste assez pour réaliser à quel point c'est une erreur...

 

Nous, les mères, avons-nous droit à l'erreur ?

Nous l'accordons-nous ?

Nous l'accorde-t-on ?

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