Je suis mère, bordel.

Je suis athée.

Je suis dingue.

Et si sage.

Je suis intelligente.

Tellement conne, parfois.

Je suis emportée.

Et réfléchie, pourtant.

 

Je suis Charlie.

 

Je suis trop.

Je ne suis pas assez.

 

Je pense, donc je suis.

Je suis drôle.

Et parfois tellement triste.

Je dis tout.

Je ne dis rien.

Je suis moi, et je me cache, encore, un peu, parfois.

 

Je suis un ange.

Je suis chaude.

Je suis une garce.

Et tellement pas.

 

Je suis douce.

Je suis une tornade.

Je suis sûre de moi.

 

Je doute à chaque instant.

Je m'interroge.

J'ai trouvé tellement de réponses.

Il y en a tellement que je n'aurai jamais.

Je suis aimée, aimante.

Et seule.

Je suis entourée, appréciée, félicitée.

Et seule.

 

Je suis comme toi.

Comme lui, comme elle.

Comme eux.

 

Je ne calcule pas.

On dirait que je prépare tout.

Mais je ne calcule pas.

Je crois que je ne vais pas y arriver.

Je surmonte tous les obstacles.

 

Je suis intuitive.

Je fonce parfois dans le fossé même quand mon intuition m'a mise en garde.

Et j'aime ça, passionnément, me tromper en le sachant.

Je suis libre.

Je m'attache.

Je me montre.

J'écris qui je suis dans mes yeux, quand les autres lisent la vérité ailleurs.

Je suis inattendue.

Tellement prévisible.

Je suis fatiguée.

Je suis forte.

Je suis sensible.

J'ai l'énergie d'un volcan.

Je veux mourir, et vivre mille vies, avant, après, pendant.

Je suis moi.

Tellement plus, et tellement moins.

 

L'autre jour, elle m'a dit :

"Quand je serai grande, je veux être toi. Ça a l'air épuisant, mais ça doit être tellement bien".

Je suis à l'écoute.

Je suis sourde.

J'aime qu'on m'aime.

Je me fous de ce qu'on pense.

J'aime qu'on pense qu'on m'aime.

J'aime écrire, plus que tout, par dessus tout, et j'éteins le clavier de si longs moments.

J'aime ce que je suis, et je me demande si j'ai bien choisi.

J'aime les autres, et je les hais.

Je ne les hais pas.

Je ne hais plus.

Je ne me hais plus.

J'aime ne plus haïr personne, ça me laisse tellement d'énergie pour m'aimer moi.

J'avance.

Je travaille sur moi.

Je me félicite.

Je trouve que j'ai perdu tellement de temps.

Je suis tellement heureuse.

Je suis tellement heureuse d'avoir trouvé ma route, mon chemin escarpé au travers des ronces.

Mais les ronces, ça griffe.

Je suis tellement heureuse.

Et parfois tellement triste.

 

J'ai donné des coups de pied partout.

J'ai tout reconstruit.

Je dis tout.

Je ne dis rien.

Je suis moi.

Et j'écris, encore, parfois.

Et je crie, encore, parfois.

Je suis généreuse.

Et tellement centrée sur moi.

Je suis en colère.

Je suis apaisée.

Je n'ai jamais été aussi heureuse qu'aujourd'hui.

Ma vie n'a jamais été si compliquée.

Je l'aime, mais je ne le laisse pas m'attacher.

Je t'aime, mais je te prépare à t'envoler.

Je t'ai aimé, mais j'ai coupé ce lien qui allait me faire si mal.

Tu allais me faire si mal, et je m'aime tellement plus que toi.

 

J'ai un blog de mère, qui semble ne plus avoir rien à voir avec la maternité.

J'ai un blog de mère, qui parle exactement des mères.

Qui parle exactement de la mère que je suis.

Femme, avant tout.

Devenue femme, avant d'être mère, bordel.

Devenue femme en devenant mère.

 

Crédit Photo Matthieu Dortomb, 2010, J-14.

 

Crédit Photo : Matthieu Dortomb

Crédit Photo : Matthieu Dortomb

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