Sous les vagues d'une mer déchaînée.
Quand je vais mal il y a deux choses - entre autres - qui me font un bien fou :
Tout nettoyer de fond en comble et montrer mon cul sur les internets.
Alors quand c'est le combo des deux, normalement, tout va mieux.

Le lundi chez moi c'est childfree et tout est permis.
C'est mon soir à moi, que je partage, parfois.
Que je partageais, Avant.

Le lundi pour l'instant je cours chez moi et je ferme bien fort le verrou derrière moi.
Avec soulagement.
Presque au bord de l'évanouissement.

La journée je tiens en équilibre en talons sur le dos d'une chaise, je ne sais pas bien comment.
Le soir en chaussons je tombe à genoux et je crois à chaque fois que je ne me relèverai plus jamais.

Et j'espère que personne ne m'entend.
Que personne n'entend ce son qui vient de tout au fond.
Le lundi c'est le jour pour laisser la douleur sortir sans m'inquiéter de noyer ceux qui m'aiment sous les vagues d'une mer déchaînée. 

Le lundi je voudrais être immortelle juste pour que ma fille ne connaisse jamais l'intensité déchirante du vide de mère.

Je voudrais que ça efface le vide, un peu de produit lave-vitres et un chiffon.
Le jour ça marche, et la nuit plus du tout, le vide revient de plus belle il s'étale il s'étend il prend tout.
Tache sombre gluante.

La nuit c'est fait pour nettoyer le maquillage avec l'eau des yeux, et on va pas se mentir, c'est beaucoup moins Instagramable que le ménage du jour.

Alors ce soir on va garder cette image là, cette belle cuisine lumineuse et maintenant propre, ce cul nourrit au grain qui n'a pas l'air d'avoir du chagrin vu d'ici, et je vais garder les autres dans ma tête, entre moi et moi-même, les images de ce chemin pas très éclairé qu'on doit faire tout(e) seul(e), et c'est tant mieux, c'est comme ça sûrement qu'un jour on devient grand pour de vrai : quand on ne peut plus ni voir ni toucher la main de sa maman mais qu'on continue d'avancer.

Même quand elle est partie en fumée.
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