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Cet article, ça fait un bon moment que je le laisse mariner, puisque les évènements ont eu lieu il y a environ 1 mois.

Je n'aime pas raconter mes bad trips ici, puisque le but est d'être dans l'humour et la bonne humeur, mais j'ai différé l'écriture de celui-ci justement pour que ce soit à distance et une fois que tout était rentré dans l'ordre, ce qui est le cas.

Pour les non parents ou les non parisiens, voire les deux, la Maternité des Bluets c'est une maternité "Hôpital Ami des bébés", c'est-à-dire qui a un label qui privilégie le moins de médicalisation possible, l'allaitement, le peau à peau, etc..., autant de choses qui me conviennent et qui m'avaient fait me ruer sur CETTE maternité dès pissage sur bâtonnet..

Habituellement, je ne nomme pas les endroits ou les gens avec qui j'ai des mésaventures, puisque je considère que je ne suis pas le centre du monde et que ce qui ne me convient pas peut convenir à d'autres, mais en l'occurrence, et puisque c'est un établissement qui a une excellente réputation, il me semble utile de partager cette aventure.

D'autant que depuis que je la raconte autour de moi, je découvre beaucoup de déçus du lieu...

La marche à suivre, c'est qu'on s'inscrit par téléphone, dès qu'on sait qu'on est en cloque, et ils envoient par courrier un rendez-vous avec une sage-femme au 4ème mois de grossesse, avec un mot expliquant qu'ils ne prennent en charge le suivi de la grossesse qu'à partir du 7ème mois.

Bon, moi j'm'en fous, je love mon Doc Gynéco, donc ça m'allait très bien comme ça.

Le Lundi 14 Juin, Homme avait donc posé un jour de repos pour ce fameux premier rendez-vous.

Moi, je m'étais faite belle comme une baleine blanche, robe à imprimé tartan et ceinture sous mes nouveaux gros nichons pour bien les faire ressortir.

Dès que nous nous sommes garés, une pluie de dingue s'est abattue sur nous, au point que nous avons cru à une giboulée de juin (et ouais, ma brave dame, y a plus de saisons !!!).

Vu qu'on était trop beaux pour se faire saucer, et suffisamment en avance, on a laissé passer la douche.

J'aurais dû y voir un présage...

Nous nous dirigeons vers la maternité.

Les locaux sont superbes, je les connais, j'avais rendu visite à une de mes pondeuses d'amies ici il y a deux ans.

Je ne m'attarde pas sur la secrétaire d'accueil qui attend d'avoir fini de raconter son dernier week-end à sa collègue pour nous calculer, car une fois que nous existons pour elle, elle est charmante.

Elle nous remet un dossier à remplir et nous indique où attendre, c'est simple et clair.

Nous nous installons dans la salle d'attente où une table et des chaises trônent spécialement pour remplir THE dossier, je m'y attelle comme une vraie première de la classe, je n'oublie rien, je suis précise.

J'y tiens, je suis heureuse d'être là.

J'ai hâte.

J'ai apporté tous mes examens, Homme m'a aidée à tout photocopier, j'ai même pris la photo de nous deux qu'ils demandent dans le courrier d'inscription, que j'ai choisie avec soin et imprimée spécialement pour l'occasion.

Nous attendons plus ou moins patiemment, un petit joue pendant que ses parents lui hurlent dessus pour rien.

Je note ce que je ne veux pas devenir.

Nous attendons une bonne heure, ce qui agace un peu Homme (tous les mêmes...), mais pas moi: si j'attends, ça veut dire qu'on prendra le temps quand mon tour viendra, c'est tout ce qui m'importe.

La sage-femme sort enfin avec une baleine.

Mais re-rentre dans son bureau, seule.

5-10 mn d'attente, ça devient un peu long.

Elle sort: "Madame Bordel ?"

"Oui ?!"

"Excusez-moi je reviens dans 5mn".

Elle quitte son bureau, descend un escalier sous nos yeux.

Bon. 5 mn de plus.

Soit.

Sa gueule ne me revient pas.

Pas grave, je suis aux Bluets, je suis grosse, je suis belle, je suis une belle grosse enceinte et heureuse de l'être.

C'est enfin notre tour, elle revient, nous fait entrer.

Je la regarde, lui sourit, prête à déballer tous mes documents tout en lui racontant ma vie.

Enfin du moins ma vie depuis le 28 février... (Date supposée de conception...)

Je déchante assez vite.

Elle nous regarde à peine, lit le dossier que je viens de remplir et y prend les infos dont elle a besoin.

Bon.

Mon Homme fait une blague pourrie, je me retiens de le rabrouer un peu.

Elle dit "Ah mais vous avez de l'humour Monsieur, c'est bien !"

Je me dis merde, quelle vilaine castratrice je fais, en fait il est très drôle !

Je comprendrais après qu'elle se foutait de sa gueule, et que son ton était méprisant et condescendant, c'est ce qui m'a refroidie chez elle d'entrée de jeu.

Je lui donne les photocopies de mes examens.

Elle vérifie que je suis immunisée contre toutes les maladies de merde qui peuvent être gravissimes pour le bébé si on les chope pendant la grossesse.

M'en fous, je suis immunisée contre tout, j'suis une guerrière et c'est tout.

Elle continue son monologue: "Donc rubéole c'est bon vous êtes immunisée, CMV aussi, ah par contre pas contre la toxoplasmose...".

Sueurs froides.

Horreur.

Enfer et damnation.

On m'aurait menti, à l'insu de mon plein gré ?

Je repense à tous les steacks saignants que je me suis enfilés, aux crudités que j'ai dévorées, aux plantes dont j'ai gratté la terre en me gaussant d'être à l'abri.

"Euh... Si si la toxo je suis immunisée !"

Elle regarde "Ah oui, pardon".

Oh my god.
Elle veut ma mort.

Quand je finis par la sentir un peu dispo, qu'elle a achevé de me demander si je ne suis ni alcoolique, ni droguée, ni dépressive avec un regard lourd de sous-entendus, je lui tends le dossier de mon cardiologue.

En effet, à mes 20 ans, on a découvert par hasard que j'ai un petit souffle au coeur (comme plein de gens), et un bloc de branche droit: c'est un petit défaut de l'électrocardiogramme qu'il faut surveiller une fois par an, voire tous les deux ans, mais sans aucune conséquence sur la vie de tous les jours.

Il paraît que 15% des femmes en ont un, la plupart du temps sans le savoir.

Un peu comme un grain de beauté du coeur, on va dire...

D'ailleurs, plein de gens autour de moi l'ignorent, je cours, fais de l'aviron, du vélo, pratique le surmenage intensif, etc...

Enfin faisais devrais-je dire car je deviens flemmarde avec l'âge...

Sur le dossier, mon cardiologue a bien précisé "pas de surveillance particulière pendant la grossesse".

A moi, il a dit qu'il serait peut-être bien d'accoucher sous scope cardiaque, pour être transparente je le répète à la pas gentille dame.

"Ah" Elle dit.

Je blêmis.

A voir sa tronche encore moins avenante qu'en début "d'entretien", je sens un sale truc venir.

Mon coeur en pleine forme s'accélère...

 

A suivre demain, 7h...

 

EDIT DE 18h:

Comme je ne suis pas (complètement) une bitch bornée, et suite à vos commentaires Ô combien empressés, je coupe la poire en 2 et je publie la suite ce soir à 00h01...

 


 

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