ecrire.jpgVoilà longtemps que j'ai envie de proposer un jeu d'écriture.

Tant qu'à faire avec un joli lot à la clé, puisqu'à l'occasion d'un déjeûner de présentation des dernières nouveautés de la boutique puériculture d'Amazon - oui, Amazon c'est pas que des livres, il y a mille autre choses - j'ai reçu un bon d'achat de 50 euros sur l'ensemble de la boutique à vous faire gagner. De quoi se faire plaisir avec ce qui vous tente, et le choix est plus que vaste sur Amazon. Ca claque hein ?

Voici comment participer:

Tous ensemble, nous allons inventer une histoire au fur et à mesure des commentaires. Pour vous aider, je commence. Vous continuez l'histoire dans les comms, la seule consigne à respecter est d'écrire au moins 3 lignes ou 400 caractères, il n'y a pas de limite maximum.

Au début de votre comm le numéro du comm précédent et le nom de son auteur. C'est une précaution pour éviter des histoires incompréhensibles si vous étiez - ce que j'espère - plusieurs à participer au même moment. SI c'est le cas on pourra alors faire une histoire à tiroirs, un peu comme les "Livres dont vous êtes le héros" que j'aimais d'amour quand j'étais ado. Ne vous censurez pas, multipliez les détails rocambolesques, tant qu'on ne perd pas le fil: Vous pouvez inventer tout ce que vous voulez mais vous devez le faire dans la continuité de ce qui a été créé avant ! N'hésitez pas à me demander des précisions si ce n'est pas clair. Amusez-vous, surtout, il n'est pas question de compétition, mais bien de fun, de laisser libre court à son imagination, et de pondre - on en revient toujours là - une "oeuvre" collective, à l'arrache ou après réflexion, comme vous le sentez, l'essentiel étant d'être un maximum à participer pour enrichir le récit. Le ou la gagnant(e) sera tiré(e) - la chance - au sort en fin de semaine prochaine, allez disons que le concours sera fermé le 14 juillet à midi. En parlant de "le ou la" gagnante, d'ailleurs, vous les mecs qui lisez le blog en sous-marin, c'est le moment de la ramener tant qu'on ne parle pas de stérilet ou de périnée...

 

Un bruit non identifié me réveille en sursaut. 3:43 en chiffres rouges. Si c'est encore ce con de chat qui joue avec la poubelle, je l'emballe dedans et le fous à la benne. J'ouvre l'autre oeil. J'aperçois Amazon enroulé paisiblement au pied du lit. Si ce n'est pas lui... Merde, c'est peut-être encore Emma ! Je tends l'oreille. Voilà le petit claquement sec de ses talons. Dire qu'elle ne comprend toujours pas pourquoi les voisins du dessous lui lancent des regards perçants quand ils la croisent. Elle avance vers ma porte d'un pas vif, entre soudain dans ma chambre sans frapper et allume l'halogène à fond dans la foulée.

"T'es malade ?"

"Lève-toi, vite, allez, j'ai un truc à te montrer !"

Elle a le sourire aux lèvres. A-t-elle bu ? J'ai envie de lui hurler de me laisser dormir, que je n'en peux plus de ces réveils soudains en pleine nuit, mais elle a déjà disparu. La curiosité l'emporte et me sort du lit.

EDIT: Comme c'était bien le bordel, j'ai procédé à des coupages, ajouts et montages des 24 premiers commentaires. Donc le jeu reprend avec le texte ci-dessous, puis en enchaînant avec le commentaire 25, et ainsi de suite, le but étant de rebondir encore, on a quelques jours pour le faire vivre. Celles qui ont déjà participé peuvent le faire à nouveau, elles auront autant de chances d'être "tirées" (hum...) au sort que de participations. Quelques-uns ont totalement disparu pour que l'histoire soit cohérente, mais vous participez quand même au tirage au sort ! Petite précision: Vous choisissez de répondre au dernier comm laissé, pas à celui que vous voulez, hein ! Je n'ai pas été claire dans mes consignes. Le nom et le numéro de comm précédent c'est juste une précaution au cas où vous soyez 2 ou 3 à commenter en même temps !

Le temps d'enfiler un peignoir pour ne pas me trouver nue face à ma colocataire et je la rejoins dans la cuisine. Le carrelage est glacé, je me dis que demain je m'achèterai des pantoufles. A défaut de pouvoir passer des nuits paisibles, j'éviterai d'attraper un rhume. Mais le spectacle qui m'attend interrompt immédiatement mes rêves de shopping. Ce que je découvre est au-delà de mon entendement. Mon dieu Emma, qu'as-tu fait encore cette nuit ? Elle a la peau rougie et enflée en haut du bras droit. Encore un nouveau tatouage. Mais cette fois, c'est un dauphin. Horreur. « Mais qu'est-ce que c'est que ça, Emma ? » « Oh ça ? Rien, ce que tu peux être coincée, c'est un tatouage c'est tout. C'est pas ça que je voulais te montrer, viens ! » Elle me prend la main et m'entraîne dans le jardin. J'ai à peine le temps d'ouvrir la bouche pour lui dire tout le bien que je pense de ce réveil en douceur qu'elle me fait signe de me taire et tend son bras pour me montrer quelque chose. La fenêtre de la chambre d'Arnaud, le voisin, est allumée. C'est étrange, quand je lui ai demandé si on passait la soirée ensemble, il a décliné, prétextant un voyage express à Londres. "Je savais bien qu'il te mentait", me chuchote Emma. "Il doit avoir une bonne raison", réponds-je comme pour m'en persuader. Le con. "Vite, cache-toi, il approche de la fenêtre !" Emma me pousse derrière la table de jardin et s'aplatit sur moi tandis qu'une ombre s'approche de la fenêtre et l'ouvre en grand. Ce n'est pas Arnaud. "Mais putain Emma, tu m'as démoli l'épaule à me pousser comme ça, t'es malade ou quoi ?" Elle me regarde, toujours aussi speed qu'elle est et m'interpelle sur la silhouette de la fenêtre. Elle est bien mignonne de se préoccuper de mes histoires de fesses, mais moi j'ai sommeil. C'est alors que je vois passer dans le jardin une silhouette furtive. MERDE ! Amazon ! Il vient de s'enfuir... Je chuchote 'Amazon!' AmMAZON!!' mais c'est trop tard, il a filé... Je me lance à sa poursuite, Emma sur les talons. Je suis en tee shirt et en culotte, j'ai dû enlever mon peignoir qui s'est coincé dans le système d'arrosage automatique du jardin de la résidence. Je cours pieds nus dans l'herbe mouillée, et Emma en mini jupe et talons a du mal à me rattraper et grogne en soufflant derrière moi: 'putain mais arrête toi!! Oublie le, ce chat, il va tirer son coup et revenir, dis-toi qu'il a plus de cervelle que toi!!" Emma m'agrippe et m'oblige à lui faire face. Son maquillage a coulé sous ses yeux et une odeur de vieux tabac s'échappe de ses vêtements. Elle me dit "Ecoute Caro, y a vraiment quelque chose qui cloche: j'ai entendu des pleurs de bébé s'échappant de la maison du voisin..." « T'es grave Emma, c'est son perroquet ! Depuis qu'il l'a emmené chez sa soeur, la pondeuse avec les 5 gosses, il n'arrête pas d'imiter des chiards ! T'as cru quoi qu'il en avait kidnappé un ? Tu ne sais plus quoi inventer pour le dénigrer ce pauvre Arnaud ». Elle me fixe, mi-furieuse, mi-désemparée, et soudain m'embrasse à pleine bouche. Nous glissons derrière un buisson aux feuilles piquantes, aïe. Je sens le poids d'Emma sur le mien et je repense au corps d'Arnaud il y a quelques jours... Dans la même position il avait réussi à me faire me rendre folle. Quand j'y repense, mon corps se réchauffe malgré moi, mes joues brûlent. Emma sent bien le changement se produire sous elle, je rêlache mes muscles, mon regard se perd. Elle n'a qu'une réponse, qui paraît tellement naturelle; elle m'embrasse encore avec ses lèvres si douces, si pleines, celles que j'ai toujours jalousées mais qui, maintenant, s'ouvrent tellement doucement pour faire passer sa langue qui frôlera bientôt la mienne...... Emma me lâche brutalement et se relève en disant: "De toute façon je te l'ai dit et redit, il fait bien ce qu'il veut de sa vie, tu n'es pas le centre du monde, et si tu veux un jour avoir une chance avec lui, il faudrait peut-être que tu arrêtes de jouer simplement les bonnes copines" Je l'entends à peine, je savoure encore la douceur de nos baisers. Tout d'un coup, l'ombre d'Amazon revient dans notre direction, pour repartir aussitôt du côté de la fenêtre de la chambre d'Arnaud. "Bon t'es fière de toi ? Qu'est ce que je fais là à pas d'heure... Bon, je retourne me coucher, Zon' trouvera bien la porte tout seul". « Attends, regarde ! » La fenêtre d'Arnaud s'était éteinte. Mais elle était également ouverte. Et, passant par la fenêtre, la femme dont nous avions sans doute vu l'ombre, tirait les volets. Quelque chose me gênait, mais je ne parvenais pas à savoir quoi. C'est Emma qui me mit sur la voie.       - Putain, regarde ses mains, ça fait flipper!"       Se détachant sur la blancheur des volets, faiblement éclairée par le réverbère de la ruelle, une main à trois doigts apparaissait. Et ces trois doigts isolés étaient entièrement rouge, d'un rouge vif, d'un rouge sang.         Avant même d'avoir pu examiner plus longuement ces trois doigts, ils disparurent. Arnaud apparût tout de suite après à la fenêtre. Il était blafard et un peu chancelant. Tout à coup il pencha sa tête à travers la fenêtre, puis le buste enfin il se défenestra tout à fait avant d'atterrir quelques mètres plus bas en un bruit sourd sur le gazon, juste en-dessous de sa fenêtre et à quelques pas du buisson où nous nous cachions dans cette mission d'espionnage érotique.       Emma fut la première à se débusquer. Elle s'approcha sur la pointe des pieds du corps inanimé d'Arnaud. Quelques secondes plus tard elle étouffa un cri. je me précipitai à ses côtés. Le spectacle qui s'offrait à nous était effroyable. Arnaud gisait là, sur le dos, la tête sur le côté, le ventre perforé par trois immondes trous.       Elle me regarde, elle est pâle et vient de cuver d'un seul coup.       Elle me demande "Qu'est ce qu'on va faire?"       Aucun son ne sort de ma bouche, les idées se bousculent dans ma tête quand soudain une idée me vient...       Cette idée va faire encore plus pâlir Emma mais il faut agir et vite ! Personne ne croirait qu'ici en pleine campagne, un meurtre ait pu avoir lieu. Je souhaite protéger Emma et soyons lucides, je pense aussi à ma peau. Il ne reste donc plus qu'à porter Arnaud dans le coffre de la voiture et le laisser dans les bois à quelques kilomètres de la maison. Il est insomniaque et traité depuis des années par son médecin généraliste donc ce sera cohérent de dire qu'il est sorti en pleine nuit et qu'il a fait une mauvaise rencontre. Après tout, n'est-ce pas ce qui lui est arrivé? Une mauvaise rencontre mais dans notre résidence !       C'est Emma qui conduit sa voiture, vers un petit bois pas trop loin pour laisser Arnaud. En fait, on ne sait pas bien quoi en faire. J'ai le cerveau qui fumerait presque à force de chercher ! J'essaie de me concentrer mais Emma m'interrompt sans cesse avec une nouvelle remarque, à chaque fois plus flippante.       "On l'enterre ! Pas le choix, il ne faut pas laisser de trace", "Oh et puis non, on le laisse juste comme ça par terre", "et puis tiens ! On lui pique son fric, ça fera vol qui a mal tourné !"       A force de si bien chercher - et trouver - des façons de maquiller ce que je me borne encore à appeler un accident, ma coloc' dévergondée fini par me sembler suspecte..       Pas le temps de trop y réfléchir, nous voici arrivées à destination, il va maintenant falloir agir.       Emma éteint la voiture et j'inspire à fond et je sors dans la nuit claire, un vent léger me fait frissonner. J'ouvre le coffre pour vérifier bêtement que notre malheureux voisin est toujours là. "Evidemment qu'il est toujours là" me lance Emma, "qu'est ce que tu croyais ?". J'avoue que j'espérais qu'il aurait disparu par enchantement et que toute cette histoire ne soit qu'un mauvais trip. On avance en silence dans le sous-bois pour choisir un emplacement, Emma en profite pour vomir ses tripes sous un arbre, quand un bruit de moteur nous fait sursauter. Quelqu'un ici à cette heure ? c'est bien notre veine ! On écoute immobiles le bruit s'éloigner et quand on se décide à retourner à la voiture on se rend compte qu'elle a disparu... avec le corps. - "Putain ma bagnole" dit Emma gémissante. Moi, aucun son n'aurait pu sortir de ma bouche. J'étais tétanisée, mes jambes vacillaient. Je sentais la fraîcheur du sol et de la forêt environnante pénétrer par mes pieds, elle montait le long de mes jambes, s'engouffrait dans mon ventre pour me prendre à la gorge. Ce froid m'étouffait, une froideur de caveau, un orgasme morbide. Emma comme à son habitude ne pouvant gérer ses émotions que par un débit de paroles interminable - je lui avais pourtant déconseillé d'aller voir ce psy libidineux, je savais bien qui ne règlerait pas son problème élocutoire- Emma, donc, commença à m'assaillir de reproches. - "Mais pourquoi t'as pas fermé la voiture à clé le temps que je cherche un endroit pour enterrer le macchabée ? C'était quand même pas compliqué, non ?!! Faut pas sortir de Saint-Cyr! - "Emma ?!" - " Moi je te dis, hein, on est foutues là, je ne sais pas si tu t'en rends compte! Et puis comment on va faire pour rentrer à l'appart à cette heure-là?! Je sais même pas où on est!" - "Emmmmmmma!" - " Tu sais où on est toi? T'as pris ton téléphone portable? Et t'as de l'argent on pourrait peut être appeler un taxi et lui dire qu'on est allée ramasser des champignons et puis que notre voi..." - "Emmaaaaaa! Putain! Regarde, là-bas!" J'essayais tant bien que mal de garder mon calme, de chuchoter pour ne pas qu'on se fasse repérer. Mais avec ma colocataire comme acolyte nos chances de passer incognito même dans une forêt avec aucune âme qui vive à 10 kilomètres à la ronde -sauf peut être des chouettes et quelques couples d'écureuils- étaient extrêmement infimes. Ce qui avait attiré mon attention et m'avait subitement tiré de ma stupeur, c'était les phares d'une voiture dont la blancheur devenait aveuglante au fur et à mesure que le véhicule s'approchait. Il se dirigeait droit sur nous. Pas le temps, pas besoin de réfléchir. Ce sont ces millisecondes de notre vie où l'humain nous quitte pour refaire de nous ce que nous sommes: des animaux. Nous nous mîmes à courir, je suis incapable de vous dire dans quelle direction. Tout était si sombre autour de nous, les phares nous éblouissaient et pourtant je ne pouvais rien distinguer autour de moi. Rien que des arbres, des branches, des feuilles, autant d'obstacles naturels s'érigeant en ennemis de mon instinct de survie. Ils me griffaient les bras et le visage, arrachant ma peau mais je ne sentais rien. Le froid remplissait à présent mes poumons, il me brûlait les bronches, me prenait à la gorge, me coupait le souffle. Je sentais comme un goût de sang dans ma bouche. Emma était derrière moi, elle avait peine à avancer. Elle était nu-pieds, ses talons ne faisant que la gêner dans notre folle course. Je me retournai encore une fois pour voir si les phares nous poursuivaient toujours. Rien. L'obscurité la plus totale nous entourait. Emma et moi nous arrêtions, à bout de souffle. Pour une fois Emma ne disait rien mais je savais que le répit ne durerait pas. Le silence ne fut pas interrompu par Emma. "Les filles, hey! Revenez!" Aucun doute c'était un homme. Nous entendions les branches craquer à quelques mètres de là.... AAHH.... avec tout ce qui se passe en ce moment, moi la grande flippée, je me retrouve en pleine forêt avec une fêtarde à peine désalcoolisée, poursuivie par un homme inconnu... avec une voiture contenant un cadavre disparus!!!!! Je ne sais plus quoi faire, et Emma ne dit plus rien, je ne suis même pas sûre qu'elle me suive toujours!!! Mais tout à coup, dans le silence environnant, le rire d'Emma éclate... puis un second, masculin cette fois, éclate à son tour! Je ne comprends rien... je crois tourner de l'oeil... j'oscille entre la peur, la stupeur, l'effarement etc..... quand j'aperçois Arnaud (dont la tête s'était recollée semblait-il!) approcher de moi, suivi d'Emma qui n'en peut plus de rire... "Mais pourquoi m'ont-ils fait ça?!!!" Leur fou rire n'a pas de fin. Pour le coup, j'ai envie de les tuer tous les deux pour de vrai. Entre deux éclats de rire, ils me racontent toute leur mise en scène, en détail. Emma pleure de rire en me racontant qu'elle m'a embrassée pour que je ne vois pas Arnaud mettre sa poupée gonflable lestée avec de la farine sur le bord de la fenêtre. N'importe quoi. Ils sont vraiment trop cons. Je ne décroche pas un mot sur le chemin du retour et je file me coucher en silence dès que le moteur de la voiture s'arrête. Je m'endors en les maudissant.       Bordel, quel cauchemar ! Ah mais non, ça n'était pas un cauchemar. Les cons ! Je grogne, baille, m'étire et constate une large auréole de bave sur mon drap.       En pilotage automatique je me dirige vers la salle de bain. Mécaniquement j'effectue ma toilette. L'eau qui ruisselle sur mon corps peine à me réveiller. Un peu de maquillage donnera peut-être le change? Dans le placard mon regard tombe sur une boite de tampons. Quatrième jour de retard... Je chasse la boule d'angoisse qui me noue la gorge. Il ne faut pas que je rate le bus.

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