Voilà déjà 1 mois que j'ai repris le travail.

Dans l'ambivalence, mais avec en tête l'idée que ma reprise d'activité coïnciderait avec une émulation des quelques neurones que ma grossesse avait épargnés.

Que nenni.

Durant ma grossesse et les mois qui ont suivi, j'ai beaucoup pensé, rêvé, envisagé, imaginé. J'ai beaucoup écrit - au moins dans ma tête, quand une étrange créature vissée au nichon m'empêchait d'atteindre le clavier.

Et beaucoup lu, aussi.

Ce n'est pas que je n'ai plus d'idées.

Les idées viennent, toujours. Mais je manque de temps pour les laisser grandir, vivre, s'épanouir, je manque de temps pour en rêver.

Ou du fameux "temps de cerveau disponible" ?

Prise dans le speed et la routine de mes journées intenses.

La première au boulot, la seconde à la maison, et la 3ème en sortie le soir les jours où je me sens l'âme d'une aventurière.

Piègée par le système.

En congé parental, j'avais le temps du vague à l'âme, le temps des interrogations métaphysiques, le temps de la création.

Et le temps d'être super à découvert, accessoirement.

Là, je suis dans une lutte perpétuelle pour conserver ces temps, entre deux "Qu'est-ce qu'on bouffe ce soir ?" et "Merde j'ai pas payé la crèche".

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Or, je refuse.

Je refuse d'être à la moitié de ma vie et que la seconde partie de mon existence ne soit consacrée qu'à des préoccupations bassement matérielles.

Non, je ne vire pas anarchiste du jour au lendemain.

J'ai été livrée révoltée.

Avec cette enfant dans ma vie j'ai soudain plus de lucidité, plus d'envie de révolte, plus de certitudes de ne pas vouloir vivre écrasée par un système qui ne me convient pas.

Je n'ai pas de plan tatoué sur tout le corps pour ne pas rester enfermée dans un quotidien qui laisse trop peu de part au rêve et à la création pour me convenir.

Mais je suis pleine d'espoir et forte en improvisation, alors...

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