Il y a dix jours, je vous annonçais que je m'engageais dans une lutte sanglante contre les 17 kilos qui ont pris mes hanches pour leur mère depuis ma grossesse en 2010.

Bon, depuis, j'ai recompté, en fait c'est 19 de plus qu'avant que j'ai, mais on s'en fout, avant j'étais finalement sans doute un poil trop mince, même si je n'ai jamais voulu l'admettre.

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Quand je me suis décidée, plus de 2 ans après avoir eu ma fille, à me sentir à nouveau bien dans mon corps, j'ai imaginé une sorte de duel à mort avec le gras, un combat harassant contre un titan gavé de cellulite, Koh Lanta en pire - mais sans caméras et sans mygales qui croquent sous la dent.

J'ai imaginé des semaines à hurler de faim, des pulsions incontrôlables qui me pousseraient à croquer le tibia - ou pire - de mon compagnon en pleine nuit, rêvant que je rogne un os de sanglier. Des fringales de dingue où j'aurais tué pour un sachet de Dragibus ou vendu mon corps pour une entrecôte à point sauce roquefort avec des frites maison...

J'ai pensé à tous ces cookies que je ne mangerais pas, à tous ces burgers que je n'étreindrais pas, à ces tiramisus au Nutella dans lesquels je ne pourrais plus plonger à corps perdu.

J'ai eu un pincement au coeur en imaginant devoir renoncer à mon seul Dieu : le CHOCOLAT.

C'est bien parce que j'imaginais traverser ce désert dans d'atroces souffrances que j'ai attendu si longtemps d'être prête pour le faire, d'en avoir envie, d'être incroyablement déterminée.

Genre Xena, un peu.

Pendant les premiers jours, je ne vais pas vous mentir, j'étais affamée.

Mais alors une DALLE. De malade.

J'en ai eu des vertiges et des maux de tête.

Et puis j'étais interrogative.

Et si je faisais du mal à mon corps ?

Et si ce n'était pas une bonne idée ?

Si j'étais en train de faire une grosse connerie ?

Et si j'avais plutôt opté pour Zermati / le régime Mayo / le chronobiologique / Weight Watchers / le paléo ?

Passés les 3 premiers jours, je me suis sentie mieux. Vraiment beaucoup mieux.

Plus libre.

En fait, comme sevrée.

Il faut dire que les jours qui ont précédé le jour J, je me suis fait des orgies de tout ce que j'aime.

Le lundi 7, j'étais soulagée de commencer, j'étais écoeurée, gavée, full.

A posteriori, je me demande si je ne viens pas de vivre comme un syndrôme de sevrage, comme une droguée.

Camée au sucre, shootée au gras.

Je me suis soudain sentie mieux. Incroyablement mieux.

L'idée de la bouffe a cessé d'être une obsession.

Ma diététicienne m'a même donné le feu vert pour un peu de chocolat, dont je ne m'empare que rarement.

Et soudain... BAM !

Le plaisir.

Le plaisir de manger m'a submergée. J'ai retrouvé goût à la bouffe, un peu comme quand j'ai arrêté de fumer et que tout avait soudain plus de saveur. Mais à la vraie bouffe. J'ai un plaisir incroyable à manger des légumes, de la viande, du poisson.

Je ne me sens pas en manque. Bien sûr, ça ne fait que 10 jours, je reste sur mes gardes, peut-être que dans 2 mois je ferai la Une des journaux pour avoir tabassé un mec rien que pour lui chourrer sa crêpe (surtout qu'il va y avoir Mardi gras, merde...).

Bizarrement, je ne me sens pas frustrée. Les gens peuvent manger n'importe quoi devant moi, ça ne me fait ni chaud ni froid.

J'ai eu comme un déclic, je suis comme sortie d'un cycle.

J'ai soudain adoré manger...du fenouil. OUAIS, du FENOUIL.

J'ai cuisiné bien plus que je ne l'ai jamais fait, et j'y ai pris du plaisir.

Quand j'y pense, j'ai mangé en ayant vraiment faim, ce que je ne faisais plus.

Une droguée de la bouffe, je vous dis.

Bien sûr la route sera longue, et peut-être que je suis dans une sorte d'euphorie du début qui passera bien vite.

Peut-être, ou peut-être pas.

Mais aujourd'hui c'est cela que j'ai envie de partager :

En croyant me priver, j'ai retrouvé le plaisir de manger...et j'ai soudain découvert à quel point je mangeais sans avoir faim, sans en avoir besoin, et sans même apprécier...

En une semaine, j'ai déjà retrouvé bien plus que je ne l'imaginais : être à l'écoute de mes sensations, et de mon corps.

Merci pour votre soutien, vos avis, vos encouragements...

Jusqu'ici, TOUT VA BIEN, je suis juste en désintox...

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