Diptic-Europe-1.jpg

Mercredi, j'ai eu la joie d'être à nouveau l'invitée de l'émission des Clics et des Claques, sur Europe 1, pour parler entre autres de la façon dont la politique familiale est - ou plutôt n'est pas des masses - abordée dans cette campagne.

La dernière fois, c'était en septembre, bien au chaud dans mon anonymat, pour une partie de l'émission.

Cette fois, c'était pour une heure entière, percée à jour...

Depuis la sortie de mon livre, et le choix brutal de ma sortie d'anonymat par la même occasion, alors que je me rassurais depuis des mois en me disant que je ne ferais pas le lien entre Muriel Ighmouracène et Mère Bordel, j'ai toujours eu peur de regretter amèrement cette décision, de regretter d'avoir retiré mon armure en titane.

Je sais que certains d'entre vous ont craint que cela ne bride ma liberté de parole: c'est le contraire, je peux enfin être entière, sans cacher ce qui compte pour moi.

J'écris moins, c'est vrai, mais pas depuis que je suis sortie de mon anonymat: Surtout depuis que je suis sortie de l'état étrange dans lequel nous plonge la grossesse, celui où on a besoin de partager avec la terre entière, celui où l'on reste encore quelques mois après la naissance. J'écris moins parce que je veux parler de ma maternité ici, et des bouleversements qu'elle provoque, mais jamais exposer ma fille, ce qu'elle est - merveilleuse - ce qu'elle fait - des merveilles - ce qu'elle vit - qui lui appartient.

Depuis qu'elle est née, ma pudeur est extrême lorsque je parle d'elle, parce que j'ai le sentiment profond qu'elle est un être à part entière dont je ne possède - et ne possèderai heureusement jamais - l'intimité comme un objet.

C'est mercredi que j'ai réalisé à quel point cette décision était une libération: Je suis plusieurs à la fois, je l'ai toujours été. Parce qu'on a tellement besoin de ranger les gens dans des cases, dans notre société, j'ai accepté sans même en avoir conscience de compartimenter, de ne montrer de moi à chacun que les facettes que je supposais intéressantes pour lui.

Peut-être le temps aussi que j'accepte ma légère schizophrénie...

J'étais - et je serai toujours, quelque part - infirmière puéricultrice. Je peux le dire, maintenant, parce que mon anonymat était essentiellement lié à ma fonction ces 5 dernières années: J'étais directrice de crèche, d'une crèche associative de 70 berceaux (la meilleure de Paris, mais elle l'était déjà avant que je n'en prenne la direction) et j'aime penser que j'en étais une bonne. Il me paraissait difficile de soutenir la parentalité de couples qui auraient pu lire mes écrits ici... 

Je suis aussi comédienne. J'ai été élève à l'école Florent, puis j'y ai été professeur, pour les enfants et les adolescents, pendant 4 ans. J'ai joué dans quelques pièces et courts métrages, je me suis beaucoup amusée, et puis j'ai fait un break après la naissance de ma fille. Mes journées auraient dû durer 72 heures pour que je puisse tout faire, et puis il y avait l'écriture, qui est ma VRAIE de vraie passion entre toutes, et il fallait choisir temporairement, mais le théâtre est aussi une partie de ma vie, et le sera toujours, même si je suis dans une période où j'y consacre peu de temps.

Je suis aussi consultante en lactation, depuis Octobre 2011.

Pourquoi je raconte ma laïfe, soudain, après deux ans de mystère ?

Juste parce que j'ai GRAVE pris le melon virtuel ?

;-)

Non.

Enfin, sauf si prendre le melon c'est bien se connaître et s'aimer quand même...

Parce que j'aime mon parcours, que j'en suis fière, et que tout ce que j'ai fait jusqu'à présent, et tout ce que je ferai, fait partie de moi et est bien plus cohérent qu'il n'y paraît.

Parce que je ne suis pas une femme mystérieuse.

Je suis juste une grande passionnée, et je fonce vers tout ce - et tous ceux - que j'aime.

Parce que d'aller à #DCDC à visage découvert, sans avoir à redouter qu'on n'en apprenne plus que ce que je voudrais bien dire, en pouvant m'exprimer sur des sujets qui comptent pour moi, c'était un grand soulagement.

Parce que je suis moi à 300%, encore plus aujourd'hui qu'hier, maintenant que j'ai quitté mon poste, et que je me lance dans de nouvelles aventures, de nouveaux défis, les Digital Mums et bien d'autres projets dont je suis enceinte - mais non non, toujours pas, inutile de lancer la rumeur d'un deuxième môme, je ne suis pas SI folle...

J'écrivais juste ce soir pour relayer la vidéo de l'émission en l'accompagnant de 2 ou 3 phrases, on dirait bien qu'il fallait que quelques lignes de plus soient écrites...

Demain, ce week-end, nous fêterons dignement les deux ans de ce blog, qui compte toujours autant pour moi mais qui mue, qui mute, qui mûrit. Qui Mumu.

Moment idéal pour un relooking imminent ?

Du blog, hein, bande de mauvaises langues...

Merci encore à Laurent Guimier, David Abiker, Lise Pressac, Emery Doligé et Guy Birenbaum - parrain virtuel de Miss Bordel, qui avait évoqué sa naissance il y a bientôt 17 mois sur la même radio - pour leur accueil A-DO-RABLE et encore un vrai bon moment.

Retour à l'accueil