Des mots d'amour à n'en plus finir.

Il y a eu des mots d'amour à n'en plus finir, beaucoup de larmes silencieuses et d'autres avec du bruit.

Du noir pour ton deuil et du doré pour ta lumière.

Ton doux visage pour la dernière fois.

Doux et tellement froid.

Des secrets glissés sous le tissu de ta boîte.

Des fleurs pures et simples de partout.

Des gens debout, beaucoup.

Autant de prêtres que les doigts de ma main, c'était fou, on se serait crus au Vatican, sans le clinquant.

Des chants beaux à faire chavirer le c(h)oeur des vivants et des morts.

Ta chorale aussi entière qu'elle peut l'être sans toi pour te rendre hommage.

Pas le dernier, ils chanteront longtemps pour toi.

Des bras et des mains et des épaules tellement mélangés qu'on ne savait plus qui soutenait quoi.

Des yeux et des visages et des sourires qu'on aime voir tous les jours, des qu'on n'a pas vus depuis si longtemps qu'on peine à les reconnaître, tous avec du chagrin pour toi et pour nous et pour eux dessus.

Des messages par dizaines de ceux qui n'avaient pas pu libérer leur corps pour le poser près du nôtre pour la journée.

J'ai tenu bon quand c'était l'heure, j'ai lâché quand il était temps, et des bras m'ont rattrapée à chaque fois.

Après il paraît qu'ils ont dit "elle tient de sa mère", et j'ai été tellement fière.

C'était beau à pleurer et on ne s'est pas privés.

Le moment venu ça ne nous a pas empêchés de nous cramponner fort les uns aux autres pour retenir l'envie folle de planter nos griffes dans ton cercueil et de jeter nos corps en travers de sa route pour l'empêcher de filer pour de bon.

Au lieu de ça, on a été bien sages, on a fait une grappe bien dense de gens qui t'aiment infiniment et on t'a laissée t'envoler pour nous envoyer des flocons de neige comme ceux que tu as fait tomber le matin où tu es partie, de la poussière d'étoiles et des paillettes de là où tu es maintenant.

On les attend avec impatience comme autant de signes que tu veilles sur nous.

Maintenant, tu peux te reposer maman.

Et nous on va dormir aussi, pour avoir la force demain et tous les autres jours de colmater les brèches que ton absence a ouvertes en dedans.

Au revoir, maman.

Retour à l'accueil