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S'il y a bien une chose qui me fascine chez l'être humain en général, c'est sa fréquente propension à imaginer que l'expérience qu'il vit est une vérité universelle.

S'il s'est foulé la cheville lors d'un marathon au collège, il en retient et transmet que LES MARATHONS AU COLLEGE BOUSILLENT LES CHEVILLES.

C'est comme ça et pas autrement.

Il n'y a pas d'autre alternative.

Nous sommes tous un peu comme ça, parfois bien malgré nous, mais certains cultivent une ouverture d'esprit qui atténue ce trait de caractère presque basique, cette caractéristique même de la nature humaine.

 

En matière de maternité, par contre, toute pondération semble quasi impossible.

Depuis que je suis enceinte, et que ça se sait, je n'ai de cesse d'entendre tout et son contraire.

Etant bien entourée, j'ai la chance de fréquenter de jeunes parents qui se contentent d'orienter ma réflexion sur tel ou tel aspect que je n'ai pas forcément encore envisagé, ou du moins pas sous cet angle, sans jugement définitif ni idée arrêtée.

Il y en a aussi d'autres, je le vois, je le sais, je le sens, qui s'abstiennent de me faire part de telle ou telle difficulté qu'ils ont rencontrée, parce qu'ils ont la sagesse de ne pas vouloir me donner envie de me jeter sous un train la veille de mon accouchement, et aussi celle, je crois, de se dire que les difficultés ne sont pas les mêmes pour tout le monde.

Bref, quelles que soient leurs motivations, ils m'épargnent.

Ils prennent soin de moi, me protégent, et me laissent la chance de faire mes preuves et de devenir mère à ma façon, pas à la leur.

A tous ceux là, virtuels ou pas, j'ai envie de dire MERCI, de cet accompagnement discret et bienveillant.

Merci de me faire profiter directement de votre parentalité déjà bien plus étayée que la mienne.

Car c'est un peu la parentalité, non ?

Un accompagnement bienveillant.

 

Et puis, il y a les autres.

Ceux qui me suivent depuis quelques temps savent que Tempérance (Brennan ? Non je sors...) ou Modération ont peu de chance d'être mes patronymes.
Mais dès que l'on parle de maternité, l'extrêmisme semble être de mise pour (presque) tout le monde.

 

Ainsi, les TOUJOURS et les JAMAIS sont assénés à tout bout de champs, et chacun détient la vérité ultime.

 

Les gosses c'est HORRIBLE.

Une fois qu'on en a la vie est FOUTU.

Quand tu as des enfants tu ne peux plus RIEN FAIRE.

Les enfants c'est COMME CI.

Les enfants c'est aussi COMME CA, tu verras !

Et tu verras, tu ne pourras plus JAMAIS faire CA.

Ni CI.

Et tu ne baiseras plus.

(Plutôt mourir, NDRL...)

Et ton couple ce sera de la merde.

Et vous vous séparerez.

Et tu finiras seule et mère célibataire c'est encore plus horrible.

 

Jamais, bizarrement, je n'ai pour autant entendu dire "Je regrette d'avoir fait cet enfant".

Ce qui me perturbe, car, au vu du supplice total, définitif et prolongé que semble être la parentalité, ces gens-là devaient déjà avoir une sacrée vie de merde pour ne pas regretter d'avoir basculé dans cette horreur, non ?!

 

Il y a une variante, ce sont ceux qui, parents ou non, ont ce besoin INCOMPREHENSIBLE (Est-ce pour se débarrasser de leurs propres angoisses ? Pour faire "mal" ? Pour s'attirer à coup sûr l'empathie d'une personne directement concernée ?) de raconter les pires histoires de grossesse qu'ils connaissent aux femmes les plus enceintes:

 

Moi, je connais unetelle qui a perdu son bébé 1 semaine avant la naissance

Et unetelle a eu un cancer pendant sa grossesse, ça arrive souvent !

Le bébé de machine est né handicapé, mais on l'a pas vu à l'écho !

Ah mais moi j'ai des amis, on leur a dit que c'était une fille et en fait c'était un garçon !

 

Et puis il y a les autres.

A qui j'accorde encore moins de crédit.

Tu verras c'est meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeerveilleux !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Quelle magie !

Si ça ne tenait qu'à moi je passerai ma VIE enceinte.

Les enfants sont tellement extraordinaaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiiiires !!!

 

Comme pour les oiseaux de mauvais augure, je ne doute pas que ces fées exaltées me parlent de LEUR vérité.

De ce qui les touche.

De ce qu'ils aiment, et de leurs craintes.

Et je ne doute pas non plus, pour les uns comme pour les autres, que MA vérité n'est pas la leur.

Que LEUR vérité n'est pas la mienne.

Que la vérité des premiers n'est pas celle des seconds.

Et vice versa.

 

Plus tard, quand moi aussi j'aurais pris quelques galons de mère, j'espère garder tout ça à l'esprit, et ne jamais asséner de "tu verras, ce sera comme CA !", parce que je crois en la richesse de chacun, parce que je crois que personne ne ressemble à un autre, encore moins un couple, ni un enfant, ou une famille.

 

Chacun invente ce qui lui convient.

Avec ce qu'il a, et ce qu'il peut.

En matière de vie, rien de pire que de brider la créativité.

 

Allez, allons, ne bridez pas la mienne, j'invente, je suis en pleine création.

Si les mailles sont à l'envers, je les déferais, j'ai ce temps-là et cette patience, ce besoin d'apprendre MA maternité, pas d'en copier une autre.

D'apprendre MA maternité avec la fille qui sera, qui est la nôtre, parce que c'est Elle que j'ai prévu de considérer, en tant que personne.

En tant que personne que je vais accompagner vers sa vie d'adulte, pas en tant que chose qui m'appartient.

 

Moi, je suis solide et déterminée.

D'autres le sont moins.

L'attente d'un enfant est une période qui fragilise souvent.

Prenons soin des futurs parents, ne les abîmons pas.

Tolérance et bienveillance.

Ces deux mots m'évoquent beaucoup d'entre vous, ici sur la blogo, et beaucoup d'autres dont j'ai la chance de partager des bouts de vie.

 

Et si c'est si terrible que ça, de faire des enfants, alors décimons la Brigade des Nurses et révèlons la vérité au monde.

Moi, promis, je ne vous dirais pas LA vérité, mais MA vérité...

 

 

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Et viens jouer avec ouam dans la Voie Lactée !!!

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