Ton manteau resté suspendu.

Apprendre que ton livre de chevet du moment était celui que je t'avais offert à Noël.

Tomber sur le menu de la semaine dernière sur votre frigo, écrit de la sublime écriture ronde dont j'aurais rêvé d'hériter.

Sentir ton odeur sur ton manteau resté suspendu près de la porte d'entrée.

Trouver le flacon de mon parfum que tu avais acheté pour me l'offrir, comme à chaque fois.

Me demander si je l'achèterai encore, après.

Relire nos derniers SMS.

Imaginer qu'il y a des restes de tes petits plats au congélateur.

Entendre ta voix chaude et douce sur mon répondeur, qui dit "ma chérie" comme personne ne sait le dire.

Enfiler ton bonnet retrouvé dans la portière de ta voiture.

Découvrir les prémices d'une douleur d'une intensité et d'une texture inconnues.

Devant le vide, à coeur ouvert, à corps perdu, aussi prête qu'on peut l'être à peut-être traverser, à sûrement traverser, dans quelques heures ou dans quelques jours, ce moment dont on se persuade qu'il n'arrivera jamais.

Ce moment qu'on voudrait ne jamais voir arriver, et qui fait pourtant partie de l'histoire de la vie.

(Comme ça au lieu de chialer, vous chanterez le Roi Lion toute la soirée. Ne me remerciez pas, je chiale bien assez pour vous tous réunis).

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