02h35, un soir d'octobre.

Voià des jours que je songe à revenir à mon blog, à écrire, à ne pas lâcher, à ne rien lâcher.

Des jours que je compile soigneusement des titres de billets à écrire.

Non, la vérité : des jours que je lâche tout ce que je fais, d'un coup, pour faire ce que j'ai "toujours" fait.

Toujours, depuis le 8 avril 2010 : écrire quelque part ce titre qui me saute à la gueule et qui deviendra peut-être un jour un article.

Un billet.

Il paraît qu'il faut dire un billet, quand on n'est pas journaliste.

 

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Il est 02h39 et j'ai un peu bu.

Du Gato Negro, pardon, vous me pardonnerez peut-être ma faiblesse pour les vins forts, pour les vins chiliens.

J'ai goûté un (vin) californien hier qui n'était pas si mal, mais il ne valait pas mon Gato Negro.

C'est que je suis une fidèle, une addict.

Ce soir (cette nuit, on peut dire cette nuit peut-être à 2h42 ?), je suis rentrée tranquillement me coucher comme on rentre un week-end sur deux quand on est une de ces mères qui partagent la garde de leur enfant.

Je suis rentrée tard après une soirée merveilleuse - j'ai un chic fou pour m'entourer de personnes incroyables depuis quelque temps - et j'ai soudain eu cette envie, non, ce besoin urgent d'ouvrir n'importe quel outil pour y lister des titres de billets pour bientôt.

J'en ai aligné 10 peut-être, presque en apnée, dans un souffle.

Je le savais, pourtant, que j'ai une grande bouche, une de celles qui ne peuvent renoncer à l'ouvrir.

Je croyais avoir fait le tour, de la maternité, du couple, de la nouvelle vie, du sexe des mères, de tout ce qu'il ne faut pas dire.

A en croire les 10 titres sortis de moi presque contre mon plein gré en quelques minutes, il n'en est rien.

Il est 02h48 et j'écris comme si chaque silence pouvait me tuer, avec cette soudaine évidence que je ne peux pas, ne veux pas me taire.

Que je publierai ce billet en pleine nuit, un peu brouillon, un peu nawak, tellement moi.

Il est 02h50 et je ressens au moins autant de soulagement à écrire ce billet que j'en ai eu à dire que je n'écrirai sans doute plus.

Il est 02h51 et je ne suis plus à une ambivalence maternelle près, à une contradiction près.

Il est 02h52 et je me dis que je suis lente, alors que j'ai l'impression de ne plus pouvoir m'arrêter de taper tant mon silence a été long.

Il est déjà 2h53, il y a sans doute des fautes de frappe, je ne sais pas si je devrais revenir, réécrire, mais je sais que c'est ce dont j'ai envie à cet instant T, alors je le fais, parce que je ne sais pas faire autrement.

Il est 2h55, à croire que la phrase précédente a été incroyablement longue, et je veux vous remercier de tous les témoignages d'amitié que vous m'avez envoyés depuis plus de deux mois : ils m'ont confortée dans l'idée qu'il est nécessaire d'ouvrir sa gueule même quand on sait qu'on va prendre des coups, que ça en vaut la peine.

Il est déjà 03h01, et j'ai tout relu, alors je peux vous dire à présent que je suis encore là, que j'y resterai, plus forte que jamais, et toujours près de vous.

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