Ou est-ce moi, qui me l'étais dit ?

Qui m'avait dit quoi, que j'ai à ce point besoin de ne plus écrire pendant des mois, à ce point besoin d'habiter au fond de moi ?

On m'avait dit...

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Que c'était difficile d'envisager une nouvelle vie quand on était séparée avec un enfant.

J'entends par là de vivre un nouvel amour, je ne parle pas du reste, pas encore, pas maintenant.

Je ne dis volontairement pas "mère célibataire" car il me semble que ces deux termes n'ont rien à voir ensemble, du moins dans mon cas, je ne veux pas l'envisager comme cela.

Je suis mère, pour toujours.

Suis-je célibataire ? Le serai-je ?

Ça... Il n'y a que moi qui le sais... ;-)

Mais en fait, il y a des hommes qui sont des compagnons. Et d'autres qui n'en sont pas.

Certains qui seront les compagnons de certaines, mais pas les compagnons d'autres, et c'est très bien comme cela.

Il y a des hommes qui accompagnent.

Des hommes qui aiment une femme qu'elle soit mère ou non.

Peut-être même des hommes qui aiment encore plus une femme qui est mère, même s'ils ne sont pas parents ensemble.

Il y a des hommes bouleversés de voir une femme s'occuper de son enfant.

Des hommes déjà pères qui reconnaissent et partagent la même façon d'être parent.

Il y en a au moins un, en tout cas.

Alors j'ai la certitude qu'il y en a d'autres.

Comme c'est amusant, la tête dans le guidon, à bout de souffle, comme on imagine, comme on nous renvoie, que la vie est finie, qu'il est trop tard, qu'une mère est une femme périmée, une femme qui n'est plus libre à jamais.

Une qui n'aurait plus le droit d'aimer un autre que celui qui l'a faite mère ?

Et si la maternité était un formidable filtre ?

Et si être mère permettait d'éliminer d'emblée ceux qui nous correspondraient moins, ceux qui ne voulaient pas de vie de famille ou juste les bons moments sans les responsabilités, ceux qui n'avaient pas encore fini de grandir, ceux qui ne voulaient pas "prendre soin de" ?

Et si, être mère, et avoir fait le choix de vivre seule avec son enfant, avec les bons et les mauvais côtés que cela comporte, permettait d'accéder à un autre level, de gagner 7 nouvelles vies et de se voir en face, plus belle, plus grande, plus forte, et du coup d'attirer ceux qu'on mérite vraiment ?

J'ai cru que tout était fini pour moi, à dire vrai.

Cet été encore, quand j'ai eu besoin de couper les ponts, c'était cela que je ne supportais pas qu'on me renvoie : la fin du couple parental = la fin d'une vie de femme.

Que tout alors ne serait plus qu'un erstaz de vie sans saveur.

Je racontais des histoires pour vous donner de la force et de l'espoir autant qu'à moi, mais je n'y croyais pas pour moi-même.

Et puis je suis allée de surprise en surprise.

En (re)découvertes.

C'est allé vite, tellement vite.

La grosse machine à travers laquelle je regardais la vie a commencé à rouler en grinçant, façon tank oublié dans un musée depuis des décennies.

Plus de focale sur les nuages, changement d'angle de vue et cap sur le sun.

Et, WHAT A SUN, même à Paris.

 

Bien sûr, il y a des moments où le vent souffle sur moi, où mes souvenirs me trahissent, où je pense avec un brin de nostalgie à la famille que nous étions, avant.

Il y a des moments. Des instants. De silence, de chagrin, de presque regret.

Chassés par le reste.

Par la vie qui reprend le dessus.

Par la vie qui reprend toujours le dessus.

Par le miracle de rallumer la lumière dans toutes les pièces qu'on avait éteintes, même dans le salon de réception.

Par la lumière qui entre à nouveau.

Par la certitude d'avoir fait le bon choix, malgré tout ce que cela coûte.

 

Vous vous en doutiez, peut-être.
J'ai une bien trop grande bouche pour la fermer.
Il y a encore trop de choses à dire sur la parentalité, la maternité, nos enfants qui grandissent, le couple, la séparation, les secondes chances et même les troisièmes.

Il y a encore trop de choses à dire sur tout ce qu'on ne dit pas, on n'a pas encre assez le droit de crier haut et fort tout ce que l'on gagne à rompre, et je n'ai pas peur de faire à nouveau 30 longueurs pour cicatriser des coups de griffes que je prendrai immanquablement au passage.

D'ailleurs, depuis cet été, je suis une nageuse de compétition, au propre comme au figuré.

Merci infinimement pour tous vos messages, commentaires, DM et autres MP.

Merci de m'avoir rappelé qu'on ne doit garder sa loupe bloquée sur une micro-fissure quand on a la chance d'avoir une maison en marbre, et de m'avoir rappelé tout le bien qu'on peut faire aux autres en partageant.

 

J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, beaucoup à lire de vous.

Nous avons encore beaucoup de questions à nous poser...

 

N'hésitez pas à me laisser vos envies en commentaire, je les ajouterai à longue liste des miennes...

 

WELCOME BACK ON BOARD, BORDEL !

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